J’ai l’habitude de miner sans cesse sur chacun des changements s'opérant en, auprès ou autour de moi. Tenter de comprendre ce qui était arrivé, ressasser le passé, me questionner sur les conséquences que cela pourrait engendrer... Une prise de tête continue.
De plus en plus je me sens m'éloigner d’elle, pour en arriver à un stade où tout devient superficiel... totalement ? Pas tout à fait.
Se prendre la tête, se demander ce qu'on pourrait faire pour éviter un éloignement, me paraît bien inutile, puisque, de toute manière, une fois présente cette pensée, l'engrenage est d'ores et déjà lancé et bien consommé... et, à ce compte, il est déjà trop tard ! je dois finir par accepter que nous sommes séparées physiquement et moralement. Je ne peux plus etre présente comme avant dans sa vie, c’est fini Nouha tu comprends ??
Fini le temps de MON lit...SON lit... NOTRE chambre ... NOTRE FAMILLE et Notre maison.
Fini le temps de MA chambre... SA chambre... NOTRE famille et NOTRE maison.
Fini tout ce bon vieux temps ! Pourquoi tu t’y attaches.
Maintenant, elle a SA maison et j’ai MA chambre . Je reste avec LA famille...et elle construit SA famille…
avec ça:
MA nostalgie, SA nostalgie et les 300 kilomètres.
MA Souffrance, SON bonheur apparent et les 300 kilomètres.
MA routine, SA nouvelle vie et les 300 kilomètres.
Nous ne partageons plus rien, à part NOS souvenirs...même pas quelques photos.
... et les 300 kilomètres
Pourquoi est ce que je l'ai quittée seulement pour une année et là elle me quitte pour la vie.. Pourquoi m a t elle laissée ...
j'ai l'impression d'être un peu paumée dans tout çà. Des moments où tout va bien, où je décide de me reprendre et d'aller jusqu'au bout de moi-même... Et juste après au fond du trou, à me demander pourquoi, mais pourquoi ?
On m a beau dit que c est le "maktoub"... Mais ça ne me satisfait pas comme réponse..
J arrête pas de penser à elle..à moi... et aux 300 kilomètres.
Comme je le disais l'autre fois, il faut rompre avec quelques habitudes, pour pouvoir , enfin, retrouver mon équilibre et mon bien être chez moi. Les souvenirs ne construisent rien, ils nous bernent juste un temps, celui de se retourner et de voir que derrière cette façade, il y a un vide.
Je ne sais pas ce que j’y peux y faire, je ne sais pas comment je peux m’habituer à ma nouvelle vie. C'est arrivé, c'est ainsi. Le fil qui nous reliait s'est, je le crois, amenuisé... rompu. Nous n'échangeons que des banalités. Tout ce dont nous avions parlé jadis en riant, ces scènes ridicules que nous projetions, qui aujourd'hui se réalisent dans toute leur splendeur. Se voir pour quelques temps et n'avoir à se dire que "Tout va bien?" "oui ça va, et toi ?" "ça va très bien " "Ok ! "
Nous ne sommes plus proches ? La vie continue. C'est presque malheureux de dire cela, mais c'est le fond de ma pensée. Nous sommes devenues de simples sœurs se recroisant quelquefois et qui, l'espace d'une entrevue, retrouvent un semblant de complicité. C'est ainsi, et c'est égal.
Bref, entre elle et moi, ce sont deux chemins qui se séparent, et les 300 kilomètres..